Nom scientifique : Rubus fruticosus L.
Provenance / Origine : Eurasie et Amérique
Période de floraison : Juin-juillet
Couleur de floraison : Blanche, rose
Température : Très rustique (jusqu’à -30°C)
Exposition à la lumière: Soleil à mi-ombre
Reproduction : Bouturage, marcottage, semis
Hauteur : 1-3 m
Acidité du sol : Neutre à acide
Type biologique : Arbuste
Type de feuillage : Caduc ou semi-persistant
La ronce est tellement commune dans nos paysages, qu’elle a presque autant de noms que de régions françaises. Vous la connaissez déjà certainement sous l’appellation de mûre sauvage, mûre des haies, mais connaissiez-vous la mûre des talus, mûre des bois, mûre de renard, mûron, meurier et si justement à mon sens, arrache-cheville, collet de bergère et renverse-panier.
Le roncier, bien plus qu’une gourmandise.
Il faut savoir qu’il existe près de 100 espèces et environ un millier de sous-espèces ou hybrides de Rubus fruticosus L.. Cet arbrisseau ou sous-arbrisseau épineux, vivace, vigoureux, exubérant, aux longues tiges arquées produit un fruit comestible : le mûron ou mûre qui étaient déjà dans le panier de la ménagère, il y a 6000 ans.
Au VIIIème siècle avant J-C, la ronce était perçue dans la mythologie grecque comme le produit du sang versé des Titans lors de leurs guerres contre les dieux. L’aspect griffu de cette féroce rosacée, étaye cette tragique origine ! La douce saveur de son fruit et ses vertus médicinales valent bien quelques égratignures (soulagées au passage par ses mêmes feuilles froissées).
Ce que nous consommons le plus est bien sûr ces délicieuses mûres aromatiques et rafraîchissantes, noires et brillantes que l’on picore au grès des promenades en fin d’été. Un panier de mûres se transforme grâce aux talents culinaires des plus courageux en confitures, coulis, tartes, sirops, vin, vinaigre et de succulentes liqueurs.
Mais la ronce est également une excellente plante pour les amateurs d’infusions. En effet, ses feuilles mélangées par exemple à des feuilles de framboisier, de cassissier et de fraisier révèlent des saveurs fruitées. Ce « pisse-mémé » fait partie de la liste des plantes diurétiques et cela depuis l’antiquité. Ses feuilles ont été employées pour soigner divers troubles menstruels ainsi que les irritations de la bouche et de la gorge. Les amérindiens les utilisaient également pour ses effets constipants.
Le roncier, un écosystème.
L’avantage de la ronce, de par sa grande faculté de reproduction est sa capacité à recouvrir une zone nue en très peu de temps. C’est d’ailleurs pour cela que les forestiers l’appellent également la « mère des chênes ». En effet, quand une coupe à blanc est réalisée, la ronce s’installe très rapidement. Elle recouvre ainsi le sol, l’ameublie et protège les plants de la sécheresse. Les jeunes plants d’arbres sont obligés d’aller chercher la lumière et s’élancent bien droits vers le ciel. Les ronciers protègent également les éventuels dégâts occasionnés par les grands gibiers.
En plus d’être un pilier du reboisement, un roncier est un véritable écosystème à lui tout seul. De nombreuses espèces s’y protègent, s’y nourrissent et s’y reproduisent. Papillons, abeilles, araignées, phasmes, pucerons, fourmis font le bonheur de nos oiseaux familiers, tels que le merle, fauvette, rouge-gorge, roitelet, chardonneret… Ils servent également de refuge aux sangliers et renards. Les chevreuils et cerfs y trouvent en hiver une ressource alimentaire en mangeant les feuilles semi-persistantes.
Un peu d’histoire…. Un peu de folklore… un peu d’imagination.
Une légende italienne explique pourquoi ces épines sont si féroces. Autrefois, les ronces tenaient une auberge, mais elles accordèrent tant de crédits aux voyageurs qu’elles durent mettre la clé sous la porte. C’est depuis ce temps-là que, embusquées sur les chemins, elles accrochent tous ceux qui passent pour les faire payer comptant.
Le saviez-vous ?
Saviez-vous que les jeunes pousses (turions) se mangent? Il suffit de cueillir les turions, les peler soigneusement pour supprimer tous les petits aiguillons, puis les manger crus ou cuits comme un légume.
Pour les jardiniers : des racines marcottées, hachées menu et mises dans de l’eau donnent une excellente hormone de bouturage.
On utilise aussi l’écorce pour faire des éclisses pour la vannerie, dont voici un exemple (merci à mon grand-père Paul).
Ne pas confondre.
Il ne faut pas confondre la mûre des ronces et la mûre du murier. La mûre du mûrier est également comestible mais provient d’un arbre, arbre dont les feuilles sont utilisées pour l’alimentation des vers à soie.
Sources:
Wikipédia: mûre, fruits de la ronce
Wikipédia: ronce commune
Wikipédia: mûrier
Nature mania.com
passeport santé.net
jardinage eu
secrets et vertus des plantes médicinales de RDigest
PINAUD Jean-Claude
un bien bel article où l’on apprend beaucoup de choses intéressantes sur les ronces qui contribue à les écarter de la liste des plantes nuisibles.